mercredi 18 août 2010

CUISINER JAPONAIS A LA MAISON

La cuisine japonaise au restaurant, c'est une chose, la faire soi-même quand on reçoit, s'en est une autre. On possède tous un tas de recettes qu'on se promet d'expérimenter un jour et qui finissent par prendre la poussière au fond de la bibliothèque. Dans le cas des cuisines étrangères, l'un des problèmes majeur vient des ingrédients ou ustensiles que l'on a souvent du mal à trouver. Pour mon déjeuner de la semaine dernière, j'ai tenté un plat simple et un dessert venant du livre " Une Japonaise à Paris " de Kaori Endo. L'artiste explique que tous les ingrédients sont disponibles dans les boutiques spécialisées ou que l'on peut facilement les remplacer par d'autres plus courants.

Page 123, j'expérimente le Tamagoyaki, il s'agit d'une omelette mélangée à du Dashi, du sucre semoule, de la sauce soja... et que l'on prépare dans une poêle carrée, par une succession de fines couches que l'on roule. Pour la poêle carrée, vous en trouverez chez Muji (plutôt grandes, lourdes et assez chères...) ou bien sinon chez Kioko (plus petites, certes, mais à un prix très raisonnable). Pour les ingrédients d'accompagnement, aucun soucis, le Daishi, le soja et le Daïkon (radis blanc), se trouvent facilement dans les épiceries de la rue des Petits Champs (voir post OU FAIRE SES COURSES (JAPONAISES A PARIS) ?). Le résultat est délicieux, peu salé, léger et facile à préparer. La recette demande juste un peu de patience et d'habileté pour rouler les fines couches d'omelette sans les brûler...

Pour le dessert, page 139, le "cake Matcha". Très bonne recette, facile à réaliser également : mélange de framboises, thé matcha et chocolat blanc. Je vous recommande de remplacer les framboises par des fleurs de cerisiers (vendues conservées dans du sel, ne pas oublier de dessaler !). Là aussi, excellent résultat, le goût est fin et le mélange thé, chocolat blanc se marie très bien.

"Une Japonaise à Paris" est un savant mélange de cuisine japonaise, facile à réaliser, recettes originales et peu communes. L'ouvrage est un grand format, photos alléchantes, descriptions simples et faciles à mettre en œuvre !

Une Japonaise à Paris de Kaori Endo, édité chez Minerva.



mercredi 11 août 2010

BIZAN : GASTRONOMIE A LA JAPONAISE

Dîner au Bizan est une expérience en soi. Il s'agît tout d'abord de préciser que cet établissement de la rue Sainte-Anne, est à classer dans les restaurants gastronomiques. Il appartient à Toshiro Kuroda, propriétaire du Work-shop Issé et du Una-Seï (Paris 1). Après de récents travaux, le restaurant à ré-ouvert ses portes cet été, avec aux commandes, Masahiro Adachi, qui a entre autre, servi auprès de l'empereur du Japon.

De l'extérieur, il est difficile de voir ce qui se passe à l'intérieur du restaurant. Tamisé et protégé par une porte en verre automatique, un Noren* puis une porte coulissante en bois, le Bizan est un peu comme ces établissements cachés et mystérieux du quartier de Gion à Kyoto.

A l'intérieur, ambiance zen avec du bois clair sur deux étages, fenêtres recouvertes, cailloux sur le sol... Vous pourrez au choix, vous attabler au bar pour profiter du chef ou bien vous asseoir à table. Le personnel, essentiellement japonais, vous accueillera, salut à l'appui, comme il se doit.

La carte se compose essentiellement de menus, il faut compter environ 35€ le midi et 65€ le soir par personne.

Le menu du soir (photo ci-dessous) se compose de deux verres de Saké, de deux soupes, d'une assiette de hors d'oeuvres "Hassun" (composée de viande et de poisson), d'un thé glacé (en guise de trou Normand), d'un plat de Sashimi (ou Sushi) et enfin d'une assiette de desserts. D'autres mets sont bien sûr disponibles à la carte... La charmante serveuse, viendra, comme au Japon, vous détailler et commenter précisément tous les plats que vous avez commandés.



Même si le prix peut sembler élevé au premier abord, la qualité et le service sont à la hauteur, comparables d'ailleurs, à un restaurant étoilé. Le Bizan, est une valeur sûre, réservé aux grandes occasions ou aux dîners d'affaires.

Bizan - 56 rue St Anne - 75002 PARIS - Tél 01.42.96.67.76
Du Lundi au Samedi : de 12:00 à 14:00 et de 19:00 à 22:30


* court rideau en tissu fendu que l'on accroche à la porte d'entrée des magasins ou des maisons au Japon.

mercredi 4 août 2010

L'APPETIT VIENT... EN LISANT

Commençons par la soirée clichée par excellence : vos amis se targuent d’adorer la cuisine japonaise et vous proposent de diner un soir dans le restaurant “japonais” du quartier (soit disant “très bon”).

Cartes en main, ces derniers hésitent entre les multiples menus aux doux noms de : “menu A, menu B, menu C...” composés de Sushi, Maki, soupe Miso, brochettes de boeuf/fromage et chou à la sauce soja. L'apothéose du “festin” viendra, au moment du dessert, quand on vous présentera le splendide triptyque papier glacé de toute la gamme des crèmes glacées Miko !


Le genre de restaurant décrit ci-dessus, n’a de japonais que le nom. Dans 99% des cas, ces établissements sont tenus par des non-japonais ne connaissant, malheureusement, pas grand chose à la gastronomie nippone. Oui, les Sushi existent bien au Japon, ils sont même des plats emblématiques de la cuisine nationale, en revanche, on ne les consomme pas à tous les repas et ils ne composent pas, à eux seuls, le patrimoine gustatif. Le Sushi est plutôt servi lors de grandes occasions, fêtes de famille ou célébrations, un peu comme le foie gras chez nous. Mais alors, que mange-t-on d’autre au pays du soleil levant ?


Il y a quelques années, alors que je cherchais un ouvrage pouvant m'éclairer sur les différents plats typiques, mon ami Sébastien, m’a recommandé le manga Le Gourmet Solitaire de Jirô Taniguchi. L’histoire est originale puisqu'elle nous invite à suivre les déjeuners d'un homme d’affaires lors de ses déplacements aux quatre coins du pays. Les dessins sont superbes, le personnage attachant (comme souvent avec cet auteur), la trame simple mais ô combien efficace, et le plus important, il s'agit d'une véritable découverte gastronomique ! Si vous voulez changer votre regard sur la cuisine japonaise, vous divertir et surtout... vous ouvrir l’appétit :


Le Gourmet Solitaire de Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi. Edité chez Casterman.

lundi 2 août 2010

VINAIGRE JAPONAIS A JEUN (réactualisé)

Les petits-déjeuners à Tokyo étaient l’occasion pour mes amis japonais et moi-même d’échanger nos points de vue sur ce que devait contenir le premier repas de la journée !

Tout le monde était d’accord sur au moins une chose : le petit-déjeuner est le repas le plus important. Reste ensuite à se mettre d’accord sur ce qu’il devait contenir. Il faut savoir que les Japonais ne font pas la distinction du salé/sucré entre les différents repas. En France, contrairement au déjeuner ou dîner, le petit-déjeuner est davantage sucré : chocolat chaud, viennoiseries, corn-flakes, fruits, confitures et bien sûr le café ou thé avec toujours le sucrier à porter de main. Au Japon, on y trouvera des légumes, soupes, poissons, salades composées à tous les repas de la journée, y compris le matin !

Parmi les choses les plus étonnantes du repas : le vinaigre à boire à jeun. Rassurez-vous, il ne s’agit pas ici du vinaigre que nous connaissons et qui sert à assaisonner les salades. Le vinaigre japonais à boire est plus doux, plus aromatisé. Il permet d'éliminer les toxines et est fortement recommandé pour la santé. J’avoue avoir été septique au premier verre mais le goût est devenu très agréable du fil des jours. Chaque fois que je rentre en France au bout de plusieurs semaines passées au Japon, j’ai toujours un peu de mal à me réacclimater à la nourriture, comme si mon estomac avait rétréci et je me rends compte que ce nous consommons tous les jours est très gras, plus salée, plus sucrée… Je me suis souvent fait la promesse de changer le menu du matin mais comme on dit « chasse le naturel, il revient au galop », surtout que comme beaucoup, je manque de temps le matin pour tout préparer. En revanche, j’ai gardé l’habitude du verre de vinaigre à jeun notamment parce qu’il est possible d’en trouver à Paris ! Dans mon dernier post, je vous ai parlé du Work shop Issé, ce magasin en propose une grande quantité et de qualité ! N’hésitez pas à demander une dégustation et précisez bien que c’est pour le boire le matin.

Il est conseillé de le servir dans un godet et de le diluer avec de l’eau.

Personnellement, je vous recommande le Kurozu Vermont ou bien celui à base de prunes.

Bien sûr, est-il utile de préciser que le vinaigre est déconseillé si vous avez des problèmes d’estomac.

Work shop Issé - 11 r St Augustin 75002 PARIS (ouvert le dimanche). Le site internet et la vente en ligne sont ICI.

REACTUALISE : Merci à David pour avoir ajouté un commentaire en précisant que le vinaigre ne fait pas parti du petit-déjeuner "classique" japonais. En effet, il s'agissait pour ma part, d'un partage autour du petit-déjeuner "en général" entre des amis japonais et moi-même. Il est vrai que je n'ai pas retrouvé de vinaigre dans des ryokans par exemple et qu'il s'agit, comme le précise justement David, d'un effet de mode...

La photo ci-dessous, représente un petit-déjeuner plus "classique" cette fois, servi dans un ryokan de Kyoto.